Par François Bernier| Président
« Attention, svp. Veuillez vous asseoir et boucler votre ceinture… Nous traversons actuellement une zone de turbulences… »
Depuis la mi-février, ce ne sont pas moins de 4 projets de loi (PL) déposés qui visent directement les travailleuses et les travailleurs (particulièrement les enseignantes et enseignants) ainsi que leurs organisations syndicales.
Il s’agit des PL :
- No 89 : Loi visant à considérer davantage les besoins de la population en cas de grève ou de lock-out;
- No 94 : Loi visant notamment à renforcer la laïcité dans le réseau de l’éducation et modifiant diverses dispositions législatives;
- No 100 : Loi sur la négociation et la détermination des conditions de travail requérant une coordination nationale notamment dans les secteurs public et parapublic;
- No 101 : Loi visant l’amélioration de certaines lois du travail.
Si les noms de ces projets de loi sonnent pour la plupart positifs dans le fonctionnement de notre société, ce qu’ils contiennent constitue différentes attaques à nos droits fondamentaux, à nos conditions de travail et à la possibilité d’avoir un milieu de travail sain et sécuritaire.
Si adopté tel quel :
- le PL89 permettrait au gouvernement, entre autres, de décréter qu’une grève ou un lock-out affecte de manière disproportionnée la sécurité sociale, économique ou environnementale de la population, notamment celle des personnes en situation de vulnérabilité obligeant ainsi les parties à déterminer si des services assurant le bien-être de la population doivent être maintenus;
- le PL94, sous le prétexte de renforcer la laïcité de l’État, instaurerait, entre autres, l’obligation pour les enseignants de soumettre une planification pédagogique au directeur d’établissement et l’obligation pour ce dernier d’évaluer annuellement le personnel enseignant ;
- le PL100 ferait tomber le régime de négociation en vigueur depuis près de 40 ans (qui détermine les matières locales et nationales ainsi que les arrangements locaux) et centraliserait les négociations au ministère de l’Éducation ou au Secrétariat du Conseil du Trésor;
- le PL101 modifierait certaines lois pour, entre autres, retarder l’entrée en vigueur des dispositions relatives aux mécanismes de prévention et de participation de la Loi sur la santé et la sécurité du travail ou pour revoir diverses règles applicables en matière d’arbitrage de grief.
Des liens évidents sont à faire entre ce qu’ils revendiquent et certaines situations, fort déplorables dans certains cas, qui ont été vécues dans les derniers mois. Pensons notamment à :
- la crise à l’école Bedford ainsi qu’à l’enquête menée dans 17 écoles (dont Cardinal-Roy et Ste-Odile) et à son rapport de vérification qui confirme qu’il ne s’agissait pas d’un phénomène généralisé;
- la volonté patronale de s’immiscer dans le processus d’affectation négocié entre les syndicats locaux et les CSS lors de la dernière ronde de négociation;
- la grève générale illimitée que nous avons menée où notre profession composée à 75% de femmes a osé se lever et se tenir debout devant un gouvernement méprisant qui s’obstinait à ne pas donner de mandat à ses négociateurs.
Et ce n’est pas tout…
À cela s’ajoute le nouveau Code d’éthique imposé par le ministre de l’Éducation et que les CSS avaient l’obligation d’adopter dans sa forme prescrite… Si celui-ci prétend vouloir garantir le respect des droits fondamentaux de celles et ceux qui œuvrent dans les établissements scolaires (élèves et personnels), il brime plutôt nos droits à la liberté d’expression, à la liberté d’opinion et à la vie privée (pour ne nommer que ceux-là). La FAE et le SERQ contesteront avec force ce nouveau Code en raison de ses nombreuses contraventions aux droits protégés par les chartes, à nos conventions collectives ainsi qu’aux normes de travail en vigueur.
Visiblement, le gouvernement caquiste est en vive réaction à celles et ceux qui ont grandement contribué à sa descente dans les intentions de vote de la population. Avec la multiplication des PL qui nous attaquent, s’il est facile de voir de l’hyperactivité, il est aussi facile de voir de l’autoritarisme poindre à l’horizon.
Visiblement, le gouvernement cherche à nous mater, nous faire taire, nous museler. Pourquoi ? Parce que nous sommes d’une profession à majorité féminine, parce que nous nous sommes tenu-E- s debout… Continuons tous ensemble à lutter pour le maintien de nos droits obtenus à l’arraché!
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