Le ministre Drainville et les engagements de la CAQ en éducation. Que peut-on espérer?

01-12-2022
Le mot de la présidence
Par Valérie Drapeau | Présidente par intérim

Le jeudi 20 octobre dernier, le premier ministre François Legault a annoncé la composition de son cabinet de ministres. C’est Bernard Drainville qui occupera le poste de ministre de l’Éducation.

J’espère sincèrement qu’il saura écouter et prendre en considération les préoccupations des milieux scolaires. Le dernier ministre, bien qu’il provenait de notre milieu, nous a vite fait déchanter… Il a plutôt entrepris des chantiers et mis de l’énergie
là où ce n’était pas nécessaire : réforme Roberge, maternelles 4 ans sur tout le territoire québécois. Comment le gouvernement
Legault donnera une orientation différente à son nouveau ministre de l’Éducation ? Il a peut-être été gagnant pour lui de prioriser l’éducation, en parole, lors de sa campagne électorale de 2018, mais il n’a visiblement pas pris les moyens nécessaires et les actions concrètes pour redonner à l’école publique ses lettres de noblesse. Elle manque tant d’amour !

Un petit rappel des grandes lignes touchant l’éducation de la dernière plateforme électorale de la CAQ avant sa réélection :

  • Contrer le décrochage scolaire ;
  • Modernisation et valorisation de la formation professionnelle ;
  • Le tutorat et une plateforme pour les élèves en difficulté ;
  • Rénovation majeure des écoles ;
  • Valorisation de la lecture.

De notre point de vue, l’école à trois vitesses, la ségrégation scolaire, la composition de la classe, la lourdeur du quotidien des profs sont autant des sujets qui devront être attaqués de front dans le prochain mandat du gouvernement caquiste. Nous en avons assez d’entendre les mots « priorité à l’éducation » si les actions entreprises n’engendrent pas un environnement de travail propice à l’apprentissage et qui favorisent la rétention du personnel de l’éducation. Ces mots perdent de leur éclat et ne sont pas du tout aguichants si les gestes ne se matérialisent pas en actions qui s’attaquent aux vrais problèmes.

Le nouveau ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, aurait, semble-t-il, débuté des visites dans des établissements scolaires. Si vous avez vent de toute information annonciatrice d’une visite officielle dans votre milieu, nous vous invitons à communiquer avec nous, à serq@serq.qc.ca peu importe le délai de préavis. C’est une excellente occasion pour nous d’aller dans votre école ou votre centre de services, de vous rencontrer, d’entrer en contact avec le ministre, de mettre en lumière les réalités de nos écoles et d’échanger avec lui.

Dépôt des demandes

Le 27 octobre dernier, près de 300 membres des syndicats affiliés de la FAE ont marché autour de l’Assemblée nationale jusqu’au Conseil du trésor afin de remettre le cahier de demandes syndicales à la partie patronale. Une trentaine de membres du SERQ ont participé à la mobilisation. Plusieurs publications numériques ont été partagées sur nos médias sociaux. Cette négociation se déroula alors que les effets de la pénurie de personnel, de la désertion professionnelle, des départs précipités à la retraite ainsi que de la détresse psychologique se font sentir au sein de la profession enseignante et de l’école publique. En plus des exigences
salariales, la FAE demande plus de services et la fin de « l’intégration sauvage » d’élèves en difficulté dans les classes ordinaires sans ressource additionnelle et un allègement du fardeau de la tâche.

Selon le Régime de négociation du secteur public, les offres patronales devraient être déposées à la Fédération à la fin du mois de décembre.